Une croissance qui a tendance à se stabiliser. La décélération a été particulièrement marqué en Allemagne, qui a subit de plein fouet les tensions commerciales, le durcissement des normes environnementales sur les automobiles, et la fin du cycle industriel. La croissance de la zone€ est ainsi passée de 1,9 en 2018 à 1,1% l’an dernier.
Or, l’indicateur des directeurs d’achats du secteur manufacturier est en récession, mais ne se dégrade plus. Dans les services, l’indice PMI a peu souffert de la détérioration de l’industrie. Mais, même s’il est positif, tout indique qu’il y a un risque de retournement. Des indicateurs légèrement faussés par la conjoncture du début d’année – favorable à une politique monétaire accommodante – et une économie américaine bien orientée en raison de la proximité avec les élections de novembre 2020. Pourtant, les prévisionnistes tablent sur une croissance très faible, autour de 0,8% pour la zone€, avant d’augmenter en 2021.
Et que ce soit en Allemagne ou en France, une baisse du taux d’épargne est attendue, et pourrait favoriser tout à la fois le pouvoir d’achat et la consommation. Le moral des ménages pourraient même s’en retrouver améliorer avec l’éloignement des menaces de récession. Mais la demande publique ne devrait être d’un grand secours pour la croissance.
Mais la principale menace vient du processus de désindustrialisation et d’une polarisation des emplois. La faute, notamment, à un remplacement d’emplois industriels bien payées, par des emplois de service à faible valeur ajoutée. Bien que l’emploi industriel sur l’ensemble de la zone€ tende à se stabiliser. La deuxième est liée au commerce international et aux mesures que pourraient prendre l’administration américaine à l’encontre des exportateurs européens. Car l’activité économique en Chine, partenaire commercial important de la zone€, ne devrait commencer à ré-accélérer qu’à partir de la seconde moitié de l’année 2020. Enfin, la troisième menace vient d’une crise politique ou sociale possible dans les pays membres. Les prochaines élections législatives en Italie sont notamment une source d’inquiétudes. Ou encore les manifestations en France, depuis près d’un an.
Au niveau monétaire, le statut quo est de rigueur entre la Banque Centrale Européenne et sa présidente Christine Lagarde, qui a confirmé que la politique monétaire restera inchangée d’ici fin 2021. Ce qui implique que les conditions monétaires seront moins rudes dans un avenir proche. La BCE lance donc une réflexion à propose des objectifs et instruments de politique monétaire, à l’instar de la Réserve Fédérale américaine. Les questions liées aux monnaies digitales, aux changements climatique et technologique et aux inégalités sont donc à l’ordre du jour.