On revient ce matin sur l’arrivée au pouvoir de la nouvelle équipe qui dirigera la Commission Européenne pour les 5 années à venir. Le nouvel exécutif d’Ursula von der Leyen a été approuvé par le Parlement, le 27 novembre dernier, à une large majorité de 461 voix pour, 151 contres et 89 abstentions.
L’Allemande est donc la première femme à diriger la Commission, dans une équipe qualifiée toute à la fois ”d’exceptionnelle” et ”presque paritaire”. Elle est aussi la première équipe à ne pas compter de Britannique. En revanche, l’hémicycle paraissait bien clairsemé, mercredi dernier, à Strasbourg, ce qui montre aussi le peu d’intérêt affiché par certains partis.
Dans son discours d’intronisation, Ursula von der Leyen a évoqué la Révolution de velours tchèque, et rappelé que l’Europe ”n’était pas une question de partis ou de politique, de règles ou de règlements, de marchés ou de monnaies”, mais ”avant tout de personnes et de leurs aspirations”. La nouvelle présidente a également promis une transformation qui touchera tous les secteurs de notre société et notre économie dans les 5 ans à venir. Affirmant que cela sera juste, avant d’être facile dans un discours bien plus tourné vers l’avenir que le passé. Applaudie par les eurodéputés pro-Brexit lorsqu’elle a rappelé ”qu’un membre de la famille avait l’intention de quitter l’Union”, elle s’est aussitôt montrée offensive, en semblant heureuse de voir qu’un ”très petit groupe de l’hémicycle ne pourra plus applaudir aussi fort”.
Se livrant peu à un programme précis, elle a simplement affirmé que l’UE mènerait une lutte contre le changement climatique en s’appuyant sur le Green Deal, tout en parlant d’innovations et de puissance numérique avec une économie sociale de marché forte. La migration et le renforcement du rôle de l’UE sur la scène mondiale, faisant également partie de ses priorités.
Concernant l’écologie, Ursula von der Leyen, a rappelé que le changement climatique était une ”question existentielle”, là où le Parlement débat pour savoir s’il faut déclarer ”l’urgence climatique” en Europe. Et la nouvelle présidente de promettre de réduire les émission tout en créant des emplois. Avec une neutralité climatique d’ici au milieu du siècle, tout en étant ”juste et inclusive”. Un tel changement économique et de paradigme nécessitera donc des investissements publics et privés ”considérables”, notamment en ce qui concerne les innovations et la révolution numérique. Un changement dans lequel la Banque européenne d’Investissement devra pleinement jouer son rôle. Les petites entreprises et le start-ups devront également avoir un accès plus facile aux financements, en achevant l’union des marchés de capitaux. Ursula von der Leyen veut également ”considérablement moderniser” le budget à long terme de l’UE, valable pour les 7 prochaines années.
Soulignant l’envergure géopolitique de la Commission, la présidente a rappelé que l’Europe devait jouer son rôle sur la scène mondiale. Considérant que le Vieux Continent doit jouer un rôle dans ”la paix et le changement positif”. Et de s’imposer en véritable alternative à la Chine, la Russie ou encore le Etats-Unis. Et quelques semaines après l’échec de l’ouverture d’adhésion à l’UE de la Macédoine du Nord et l’Albanie, Ursula von der Leyen ne ferme pas pour autant la porte aux Balkans occidentaux. Elle a enfin regretté que les priorités des dernières années se soient portées sur la ”gestion de crises des situations d’urgence”. Sur la question migratoire, von der Leyen s’est engagée à trouver une « solution qui fonctionne pour tout le monde” tout en continuant à ”offrir un refuge à ceux qui ont besoin d’une protection internationale”. Elle vise donc une coopération accrue avec les pays tiers. Son dernier message a donc été ”Nous somme prêts. Mais surtout l’Europe est prête. Mettons-nous au travail”.